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  • Alençon (61)

    Aménagement du cœur de quartier Perseigne à Alençon

    • Localisation : Ville d'Alençon - quartier Perseigne
    • Maître d'ouvrage : Ville d'Alençon
    • Mission : Maîtrise d’œuvre complète des espaces publics
    • Équipe : Co-traitant Tecnic, BET VRD / Cohen-Pouillard, Architectes
    • Calendrier / budget : 2014-2017 / 1,5M € HT
       

    L'implantation du centre social à l'Est et la salle polyvalente à l'Ouest, imposée par le programme, crée à la fois une ouverture visuelle sur l'immeuble Michelet depuis la place du marché, et conforte de surcroît les importants flux de circulation piétonne, orientés Nord-Sud. Ce faisant, la morphologie du projet crée une bi-polarité, et une tension forte entre les parvis des deux équipements, si bien que l'espace public ouvert et les deux constructions forment réellement un tout indissociable, une sorte de campus urbain, mêlant les usages intérieurs et extérieurs dans un ensemble cohérent.

    La notion de qualification de lieu est ici fondamentale, car le projet devra gérer en son sein des relations spatiales de natures variées ; rapport terrasse/parvis - centre social, rapport terrasse - salle polyvalente, rapport parvis global-barre Michelet, rapport parvis global - place du marché, et enfin rapport cœur de quartier - contexte urbain.

    L'ambition de ce projet est de gérer harmonieusement l'ensemble de ces rapports, tout en fabriquant un lieu fort et identifiable pour le quartier, un élément de centralité vivant et intégré, notamment grâce à une réponse opportune aux besoins d'usage des habitants (garantie par le programme, qui a fait lui-même l'objet d'une longue concertation).

    La résolution formelle des espaces publics est relativement simple, elle s'est imposée à la suite de l'analyse de l'existant, et d'un temps passé sur le site en observation.

    Du Nord vers le Sud, il s'agit de tisser au sol une succession de bandes contrastées (béton sombre, béton clair), d'abord très tendues entre le centre social et la salle polyvalente, puis ondulant et se bousculant vers le sud et la barre Michelet.

    Cette trame affirme de manière littérale la forte adéquation entre intérieur et extérieur, mais elle invente en même temps un lieu propre, identifiable, repérable, en reprenant pourtant des textures et des couleurs de matériaux existants alentour (le béton blanc de la place du marché, les bandes de pierres noires), et éviter une pièce de patchwork supplémentaire.

    Figure

    Cette trame graphique accueille dans son "système" l'ensemble des lieux et des usages dont le quartier a besoin ; circulation piétonne protégée et efficace, lieu de repos, de jeu, de spectacle, extension externe des équipements, jardin, parcours automobiles et doux réglés et pacifiés, création de stationnements, ouverture visuelle sur la barre Michelet, et enfin création d'une "porosité fertile", propre à l'installation de plantations diverses et de récupération des eaux de pluie.

    L'ensemble de notre projet ne sera pas perçu comme un vide supplémentaire ; il s'oppose et complète donc les espaces largement ouverts, trop vastes, comme la place du marché ou les grandes pelouses du quartier, dans lesquelles le parcours offre peu de surprises, de sensations. Le projet est un plein spatial ; les bandes claires/sombres se soulèvent pour ménager des banquettes, ou vont "gauffrer" le sol çà et là pour créer des bandes plantées inondables jusqu'au jardin. Ce principe est surmonté d'une strate arborée lâche et irrégulière, sorte de haut verger, qui offre fraîcheur, intimité et transparence, et "habite le ciel" en transition de la place du marché vers l'immeuble Michelet. Dans ce motif de paysage fort se déploie toute une série d'allées piétonnes hiérarchisées, de l'axe tendu et lisible (par exemple entre collège Louise Michel et école Jules Verne) à l'allée sinueuse, diffuse, propre à retenir le promeneur dans un parcours d'agrément.