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  • Europan 7

    Europan7, concours d'architecture

    • Localisation : Ville de Drancy (93), Cité Roger Salengro
    • Mission : Concours international, pré-sélectionné,
    • En co-traitance avec Roda & Deshautels, architectes
    • Calendrier :  Juillet 2003
       

    Situé à l'extrémité Nord du quartier Salengro, le croisement des rues Roger Salengro et Fernand Pena constitue un point de passage entre la RN 186 (et plus au sud la cité administrative de Bobigny) et le coeur de ville de Drancy. Cet espace marque aujourd'hui une rupture, tant au niveau des pratiques urbaines, qu'au niveau architectural, entre le quartier Salengro, quasi-exclusivement résidentiel, et le centre ville.

    On envisagera ce lieu comme une articulation urbaine, il sera le point d'accroche de toute intervention.

    L'immensité de l'îlot que constitue le quartier Salengro, en rupture d'échelle à son contexte perturbe les circulations urbaines; le quartier apparaît hermétique et introvertie. Le projet s'attachera à favoriser sa traversée, notamment l'accès aux équipements publics qui le composent (crèche, école, gymnase...) et leur insertion à l'espace public.

    Le long de la rue Fernand Pena, le bâtiment B est séparé de la chaussée publique par une vaste aire de stationnements (à usage résidentiel) et une épaisseur végétale généreuse qui ne rencontre aucune pratique. En offrant un dégagement au pied du bâtiment, ce dispositif renforce considérablement la frontalité de l'édifice et son caractère 'hors d'échelle'. Ces espaces apparaissent comme juxtaposés les uns aux autres et ne semblent exister que dans le but de remplir des fonctions uniques (se loger, se garer, se cacher et/ou cacher), il s'agira de transformer ces juxtapositions mono-fonctionnelles en espaces aux statuts hiérarchisés, assumés et imbriqués.

    La rue Roger Salengro est bordée à l'ouest par le bâtiment D (R+8) et les stationnements qui lui sont dévolus et à l'est par une zone pavillonnaire. Ce profil dissymétrique, conséquence d'une rupture d'échelle architecturale et paysagère, génère une dilution des 'espaces publics' aux travers des 'espaces collectifs' et inversement.

    Le passage entre les bâtiments C et D est l'accès le plus important aux équipements publics du quartier (crèche, école, gymnase...) depuis la chaussée. La sensation de 'passer une porte' donnée par les volumes architecturaux et la végétation rend l'accès au coeur d'îlot (dont le statut est public) confidentiel. Cet espace central apparaît comme un lieu dévolu aux habitants du grand ensemble alors même que ses équipements en font un espaces communal au rayonnement plus large. Cette contradiction est largement induite par ses accès sous-dimensionnés et sa situation en écrin. Notre réflexion se propose de renverser cette logique en affirmant cet espace aux qualités certaines (ensoleillement, calme, niveau d'équipements) comme un lieu de centralité..

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    FRAGMENTATION :

    le quartier Salengro forme aujourd'hui une 'masse' isolée, hors d'échelle dans le contexte du tissu urbain qui l'environne. Fragmenter cette masse c'est d'une part ramener au coeur du quartier des échelles variées et créer des espaces 'appropriables', c'est d'autre part rétablir des liaisons possibles avec le reste de la ville.

    DURABLE :

    le projet propose une solution contemporaine et répond à des impératifs actuels mais se garde des utopismes planificateurs. Il encourage les processus évolutifs à venir mais ne les impose pas. Jetant les bases d'une 'écologie' des modes d'habiter et de vivre le quartier, il accepte toutes les évolutions possibles dans un contexte qu'il ne prétend pas maîtriser.

    MIXITÉ :

    la fragmentation spatiale qu'exprime le projet s'accompagne d'un renouvellement social du quartier. Ce renouvellement s'appuie sur la mixité et induit différentes appropriations de l'espace. Ces appropriations reposent sur la hiérarchie des fonctions et des usages, tantôt publics, tantôt collectifs, tantôt privés.

    ÉCHELLE :

    la mixité qu'introduit le projet et la fragmentation des espaces sur laquelle il repose conduisent à une reconsidération de l'échelle de la cité. Au dos à dos actuel des quartiers pavillonnaires et de la cité, le projet architectural répond en ménageant une succession graduée de volumes imbriqués tantôt vides et tantôt bâtis dont l'étagement ménage une 'lisière'.